D’un travail introspectif autour de l’intime, la solitude et la quête d’identité, la pratique de la photographie de Vanda Spengler a évolué ces dernières années vers l’étude du corps et le rapport à soi et aux autres. Dans un univers fantastique, souvent inquiétant, Vanda Spengler met en scène les rapports de force, les pulsions, les peurs qui se caractérisent, selon elle, par une déshumanisation croissante. Particulièrement touchée par le travail d'Antoine d'Agata et du peintre Jean Rustin, ses derniers travaux portent sur l'enchevêtrement des corps, où les chairs amoncelées sont autant de formes désarticulées, sans artifices. ______________________________ Au départ, il y a l’autoportrait et les portraits de projections de soi. La nudité de l’humain dans son plus simple appareil lui permet de questionner l’essence même de l’être. Une narration expressive, des sujets traités avec brutalité, le tout dans une relative économie de moyen, Vanda Spengler puise ses références visuelles dans la culture cinématographique et picturale. De Gregory Crewdson à Cindy Sherman, des films du Dogme 95 aux séries B, d’Edward Hopper à Jean Rustin, ses cadrages, mises en scène et lumières en sont librement inspirés. Elle a d’ailleurs récemment rendu hommage au peintre Jean Rustin avec la série "Les Rustines" et au photographe Antoine d’Agata avec la série "Créatures". En Juin 2011, elle exposait seule pour la première fois à la Galerie David Guiraud à Paris. Son travail actuel s’articule autour de plusieurs séries : - " Blocs de chair ", " Assemblages " et " Enchevêtrements " : Ses derniers travaux portent sur l’enchevêtrement des corps. Les chairs amoncelées sont entassées sans artifice. Vanda Spengler utilise le corps comme une matière première modelable à souhait. A la manière des sculptures du monolithe de Gustav Vigeland dans le Frognerpark à Oslo, les corps qu'elle met en scène s’articulent les uns aux autres, ils deviennent un assemblage vivant, un corps collectif. Des tas de corps entremêlés, une peau qui semble continue et unique, il est question ici de l’altérité, des interactions humaines, du vivre ensemble et du grégarisme. Il s’agit ici de s’associer avec ses semblables dans un cri de pure vitalité. - " Origines " et " Statues de sel " : La nudité à l'état originel, primitive. Les corps se retrouvent confrontés à la nature, aux grands espaces, aux éléments qui les entourent. - " La Bestiole " et " A l'extérieur" : C’est l’histoire d’une étrange rencontre. Une histoire proche de la science fiction. Un petit être vient habiter un corps et s’immisce dans la vie de cet être qui l’accueille. Difficile pour chacun des deux de trouver sa place. L’ambiance est angoissante, la lumière froide et le cadrage serré. L’expérience de la grossesse a été l’occasion pour Vanda Spengler d’utiliser les métamorphoses que son corps a subies. Il en découle un travail qui s’intéresse à la mise en valeur de la déformation du corps et à l’altération de son statut. - " Les Multiples " : Cette série renoue avec la genèse de son travail, les autoportraits. Usant de photographies d’elle dans diverses postures, Vanda Spengler apparaît ici dupliquée. Les différentes photographies sont ensuite retravaillées, découpées et réinserées numériquement, recomposant ainsi une unique photographie. Ce processus technique fait apparaître une personnalité dédoublée. Les multiples vues révèlent ainsi la duplicité de l’être. Cette opération de montage, de reconstruction illustre différentes temporalités, différents états en un même espace. Ces divers autoportraits, où elle se met en scène dans des attitudes variées, sont autant de questionnements sur l’identité et ses modes de représentations. Elle donne aussi à voir différents lieux de la nudité, en intérieur et en extérieur, vers la nature, et l’espace public. - " Créatures " : Exercices autour du mouvement et de la déformations des chairs. Textes d'Elsa Delage ___________ From an introspective work around intimacy, loneliness and self quest/self exploration, Vanda Spengler’s photography has evolved these past few years towards the study of the body and the relationship to the self and to others. In an often disturbing world of fantasy, Vanda Spengler stages/demonstrates power relations, instincts/pulses, fears which are, according to her, characterized by an increasing dehumanization. Particularly inspired by Antoine d'Agata’s photograph and Jean Rustin’s paintings, her latest work has focused on tangled up bodies, where the piled up masses of flesh are so many unconnected, unadorned shapes. The starting point is self portrait and self projection portraits. Human nudity in utter simplicity allows her to question the very essence of being. Vanda Spengler draws her visual references from film and pictorial culture to establish a narrative, treating topics with brutality and economy of means. Her framing, settings and lighting effects are loosely inspired by artists ranging from Gregory Crewdson to Cindy Sherman, from Dogme 95 films to B-movies, from Edward Hopper to Jean Rustin. Moreover, she recently paid tribute to the painter Jean Rustin with her series called ‘Les Rustines’ and to the photographer Antoine d'Agata with her series ‘Creatures’. In June 2011, her first solo exhibition took place at the David Guiraud Gallery in Paris. Her current work revolves around several series: - ‘Blocs de chair’, ‘Assemblages’, ‘Enchevêtrements’: Her recent work focuses on tangled up bodies. Masses of flesh are piled up without artifice. Vanda Spengler uses the body as an endlessly reshapable raw material. In the style of Gustav Vigeland’s Monolith sculptures in Frognerpark in Oslo, the bodies she displays, are jointed with one another and become a living assembly, a collective body. Heaps of intermingled bodies, a skin that seems continuous and unique, this is about otherness, human interactions, living together/coexisting, gregariousness/herd instinct and connecting with our fellow human beings in a pure and vital scream. - ‘Origines’ and ‘Statues de sel’ : Nudity in its original and primitive condition. Bodies find themselves confronted with nature, wide open spaces, surrounding elements. - ‘La Bestiole’ and ‘A l’extérieur’ : This is the story of a strange encounter, a tale close to science-fiction. A tiny being comes to live in a body and interferes in the life of its host. It is hard for both of them to find their place. The atmosphere is frightening, the light cold and the framing close. The experience of pregnancy was an opportunity for Vanda to use the metamorphoses undergone by her body. Hence, her work emphasizes the body distortion and its status modification. - ‘Les Multiples’ This series revives her work’s genesis, the self-portraits. Using pictures of herself in diverse postures, Vanda Spengler here appears duplicated. The different photographs are then edited, cut out and digitally reinserted, thus recomposing a unique image. This technical process enables a duplicated personality to emerge. This editing and reconstructing operation illustrates different time frames, different states within the same space. These diverse self-portraits, where she stages herself in various attitudes, are so many questions about identity and its representations. She allows different places of nudity to be seen : inside, outside, in nature and in the public space. _________________________________________________________ Née le 12/08/1982 à Genève * Octobre 2015 : Juré au Festival de cinéma de Vernon * Septembre 2015 : interview dans "Les Carnets de la Création" d'Aude Lavigne sur France Culture - Exposition aux Rencontres Parisiennes de la Photographie Contemporaine du 7ème à Paris * Août 2015 : publication de 12 photos dans "L'entrepôt magazine" * Juillet 2015 : article de Pierre-Jérôme Adjedj dans la revue d'arts "Cassandre - Hors Champs" * depuis Février 2015 : Collaboration bimestrielle au magazine érotique "Le Bateau" * Octobre 2014 : Exposition à la Nuit de la Photographie Contemporaine à Paris * Septembre 2014 : "Vanda Spengler ... aura ta peau" selectionné au Festival de cinéma de Vernon * Février 2014 : "Vanda Spengler...aura ta peau", documentaire d'Antoine Desrosières, autour de ma démarche photographique (production Les Films en hiver) * 2013 : Création de l'Expomobile, système de portants à roulettes pour exposer de façon nomade et autonome * 2012 : Procréation au sens propre et au sens figuré ((voir série "La Bestiole") * Juin 11: Exposition solo de la série "Epidermes" à la Galerie David Guiraud, Paris 3ème * Avril 2011: Participation au fanzine "L'attrape rêve" * Novembre 2010: 8 photos dans "The Mammoth Book of New Erotic Photography" par Maxim Jacubowski. * Février 2009: parution de 2 photos dans "1979-2009, 30 ans d'érotisme" chez Hugo. * Novembre 2008 : reportage consacré à mon travail dans l'emission « En attendant minuit » sur TPS. * Septembre 2008 : double page photos, magazine NEWLOOK. * 2007-2008 : couvertures de livres aux Editions Demos - 2004 : couvertures de livres aux Editions Blanche. 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